“L’Europe exige le recyclage de tous les emballages plastiques d’ici 2030”, titre le journal flamand De Tijd (17/1). Maintenant que la Chine refuse d’accepter les déchets plastiques européens, l’UE prend de l’avance et veut se concentrer sur le recyclage complet de tous les emballages en plastique d’ici 2030. Elle voit cela non seulement comme une mesure environnementale, mais attend pas moins de 200 000 nouveaux emplois dans le tri et le recyclage. Ce que l’Echo a bien repéré (« La stratégie ‘plastique propre’ de l’UE créerait 200.000 jobs »).
L’attitude volontariste de la Commission Européenne contraste manifestement avec la position de l’industrie européenne du plastique dans son communiqué de presse du 16/1: «L’industrie européenne des plastiques travaille pour 50% de recyclage des déchets plastiques d’ici 2040». Mais cela doit être légèrement nuancé, car l’industrie parle de tous les déchets plastiques, où la Commission ne voit que les déchets d’emballages en plastique. Pourtant, il y a encore un grand écart. Aussi en termes de timing.
Et le recyclage organique?
Ce qui est frappant, c’est que l’industrie se limite (pour le moment) au recyclage des matériaux, où la Commission laisse clairement la porte ouverte au recyclage organique. Une petite phrase dans l’article de journal est très révélatrice: “Des étiquettes européennes pour le plastique biodégradable arrivent”.
Le recyclage organique a été reconnu par l’Europe en 2017 comme la «troisième voie» proverbiale en plus du recyclage des matériaux et de l’incinération avec valorisation énergétique. En recyclage organique, l’emballage combiné aux déchets organiques se décompose en compost. Le compost est un améliorant du sol qui stimule la croissance des plantes. A partir des plantes, les composants chimiques sont extraits à travers la bioraffinerie pour fabriquer des bioplastiques. Et avec ça, des emballages peuvent être fait à nouveau. Le boucle est donc fermé à cette façon également. Crucial dans ce cycle est que l’emballage soit compostable. La Commission Européenne veut maintenant soutenir exactement cela. Le recyclage organique est préférable à l’incinération lorsqu’il s’agit de déchets plastiques contaminés par de la matière organique, généralement issus de produits alimentaires.
Plastique interdit, est-il possible?
Dans un autre journal flamand, De Standaard, il y avait un article le 17/1 intitulé “Supermarché britannique bannit le plastique”. La chaîne de supermarchés en surgelées est la première au monde à remplacer les emballages en plastique par des alternatives en papier et en carton. En soi une initiative louable. Mais “the proof of the pudding is in the eating”, comme disent les Anglais. En supposant que le supermarché apporte principalement des produits alimentaires sur le marché, il sera confronté à un problème de sécurité alimentaire s’ils utilisent des alternatives de papier et de carton. Pour beaucoup de ces emballages, une couche de protection est nécessaire, qui consiste généralement en un film mince en … plastique. Cette couche rend le recyclage du papier et du carton beaucoup plus difficile et élimine une grande partie du bénéfice original. L’environnement risque d’arriver de la poêle au feu chez Iceland. Un cas typique de “greenwashing”? Sauf si la couche de protection est faite de plastique compostable. Ainsi, tout peut être traité en recyclage organique. Aurait-on pensé aussi loin chez Iceland?